Savoir distinguer dans les offres d’édition

Les types d'éditions: savoir distinguer entre les différentes offres de service

Il existe différents services d’édition et de nombreux acteurs de la scène de l’édition. Les formules sont très variées et il est parfois difficile de savoir à qui l’on s’adresse quand on envoie notre manuscrit pour évaluation. Afin d’éviter les surprises, sachons distinguer entre les différents types d’édition qui existent de nos jours. Voici donc quelques repères.

Les contrats à compte d'éditeur

Cette forme de contrat est celle couramment appelée édition « classique » ou « traditionnelle », puisque l’éditeur s’occupe de tout. Il prend à sa charge toutes les étapes du processus et tous les risques et les coûts inhérents à la préparation d’un livre, sa publication et sa diffusion. L’éditeur doit rendre à l’auteur une reddition régulière de compte. L’auteur ne participe pas financièrement. Il reçoit environ 10 % de droit d’auteur du prix de vente hors taxe de son ouvrage. Il se départit aussi de certains de ses droits d’auteur, selon contrat ou cession de licence, pour une durée déterminée.

Les éditeurs classiques privilégient les publications imprimées à celles numériques, même si, par la force des choses, ils se sont vus poussés à emprunter la voie du numérique. Malgré tout, pour « sauver » les ventes papier, les tarifs qu’ils pratiquent pour le numérique s’avèrent être prohibitifs.

Le système d’édition à compte d’éditeur fonctionne de la manière suivante : l’envoi du manuscrit par l’auteur (souvent par la poste, rarement par courriel), l’attente de la réponse de 3 à 6 mois plus tard, voire plus, puis l’acceptation ou le refus et enfin la signature du sacro-saint contrat.

L’édition à compte d’éditeur conserve un certain prestige auprès de tous les acteurs de la chaîne du livre : auteurs eux-mêmes, distributeurs, gouvernements, organisations, public. Il semble encore difficile d’être reconnu comme un véritable écrivain si l’on n’est pas passé par la dure sélection de l’édition traditionnelle. De fait, il y a beaucoup de prétendants et peu d’élus, beaucoup de manuscrits envoyés et très peu sélectionnés. Est-ce parce que ces manuscrits sont tous mauvais? Certes non! Même si, humblement, l’auteur peut se remettre en question après des refus de maisons d’édition. Mais, il ne faut pas sous-estimer, dans ce processus, la démarche commerciale de l’éditeur : un manuscrit est choisi s’il a, pour l’éditeur en question, des chances maximales de lui rapporter de l’argent. Le manuscrit doit correspondre à des critères de qualité et à sa ligne éditoriale, certes, mais également convenir à ce que recherchent les lecteurs à l’instant T, par exemple, ou correspondre à d’autres critères comme celui de préférer choisir un auteur connu. Ainsi, si l’on est un auteur inconnu, il sera très difficile, dès le départ, de se faire accepter par une maison d’édition. Lira-t-elle même le manuscrit envoyé? Ne passera-t-il pas immédiatement dans la troisième pile de manuscrits reçus qui ne rejoindront pas le comité de lecture?

Il est également bon de se rappeler qu’un livre édité de façon traditionnelle ne reste pas longtemps sur les tablettes des librairies parce que les nouveautés se bousculent. D’ailleurs, il appartient aux distributeurs de vanter tel ou tel ouvrage auprès des libraires, car ceux-ci croulent sous leur nombre et leur choix est ardu. La fameuse grille d’office (mode d’approvisionnement des libraires) qui est considérée comme le sésame de la reconnaissance pour l’auteur en devient saturée. Il est là aussi aisé de comprendre que le distributeur aura bien plus de facilité à faire accepter par le libraire le dernier ouvrage de l’auteur X super connu que le premier de l’auteur Y dont on n’a jamais entendu parler, d’autant que le libraire se rémunère sur un pourcentage des ventes allant de 35 à 40 % du prix du livre.

Les + :

  • Indéniablement encore, la reconnaissance et le prestige;
  • L’absence de coûts pour l’auteur, notamment la charge des invendus;
  • Correction, graphisme, mise en page, démarches administratives, etc. effectués par l’éditeur;
  • Une présence en librairie;
  • Le bénéfice du réseau relationnel de l’éditeur.

Les – :

  • Une sélection drastique;
  • Des redevances faibles;
  • Une courte vie des livres en librairie;
  • La cession d’une partie de ses droits d’auteur.

Les contrats à compte d'auteur

Ce contrat implique la participation financière pleine et entière de l’auteur dans la publication et la diffusion de son ouvrage, à charge pour l’éditeur de mener à bien le travail demandé. L’auteur reste détenteur de ses droits d’auteur, mais il doit supporter les coûts et les risques inhérents à la publication de son livre. En outre, il n’est pas garanti que l’éditeur ait un contrat avec un distributeur ce qui supposerait que l’auteur doit faire sa propre promotion et diffusion. Ce genre de contrat n’est pas considéré comme un véritable contrat d’édition, puisque ces maisons d’édition vendent des services.

Ce système peut être apaisant pour l’auteur puisque l’éditeur s’occupe de la partie préparation (mise en page, graphisme, etc.) de l’ouvrage et de son impression. Toutefois, l’auteur ne maîtrise ni le processus ni les coûts de fabrication.

Les + :

  • L’éditeur se charge de la préparation en vue de la publication et des démarches administratives.

Les – :

  • Coûts élevés des services;
  • Qualité de la maquette du livre non garantie;
  • Pas de distribution; pas de promotion;
  • L’auteur achète les livres imprimés et il a la charge financière des invendus.

Contrat dit «participatif»

Les conditions sont à peu près identiques au contrat à compte d’auteur. La différence réside dans le fait que les coûts et les risques de publication et de diffusion sont partagés entre l’auteur et l’éditeur selon un contrat établi entre les parties. Les modalités de ce contrat restent singulières. Ainsi, il pourrait s’agir non pas d’un partage de coûts en terme financier, mais d’une répartition du travail de préparation entre l’auteur et l’éditeur.

Les + :

  • L’éditeur se charge de la préparation en vue de la publication;
  • Les coûts sont partagés.

Les – :

  • Dépendant du contrat.

Autoédition

Dans cette forme d’édition, l’auteur se charge de tout le processus menant à la publication et à la diffusion de son œuvre. Il supporte donc tous les risques et les coûts et tout le travail nécessaire à la publication. Il doit également effectuer lui-même toutes les démarches administratives. Il est auteur et éditeur à la fois; c’est un entrepreneur. Il reste entièrement propriétaire de ses droits d’auteur.

L’autoédition est souvent privilégiée ou mise en avant pour les versions numériques d’un ouvrage, d’autant que les plateformes de ce type se multiplient. En effet, les coûts associés à l’édition d’une version numérique sont moindres qu’une version papier et paraissent plus facilement gérables par un auteur autoédité. Mais l’un n’empêche pas l’autre, surtout avec les possibilités d’impression à la demande comme l’offrent de nombreuses plateformes.

L’autoédition souffre d’un manque de reconnaissance qui tend à disparaître. En effet, il existe des Best Sellers dans l’autoédition! Il revient donc à l’auteur éditeur d’être vigilant, davantage encore qu’un autre auteur peut-être, sur la qualité de son produit, de la conception à la publication.

Les + :

  • Des redevances plus élevées avec le numérique;
  • La maîtrise de la création de son produit;
  • La conservation de ses droits d’auteur;
  • Le choix de la version proposée (numérique et/ou papier);
  • Contacts directs avec les intervenants (imprimeur, libraire, etc.).

Les -:

  • Travail important et multitâches;
  • Mauvaise réputation de l’autoédition;
  • Peut coûter cher selon les besoins de l’auteur et pour une impression papier;
  • Promotion à faire soi-même;
  • Prix de vente peu élevé.

Services d'aide à l'autoédition

L’auteur autoédité peut se sentir seul dans ses démarches. Mais, Internet regorge de conseils et de blogues pour l’épauler. Aussi, certaines plateformes d’autoédition offrent des services d’aide, de la relecture à la correction, jusqu’à la publication et la diffusion. Ne pas hésiter à étudier et comparer les tarifs et les services offerts.

Que l’auteur fasse affaire avec des services extérieurs ou avec son entourage, il ne doit pas hésiter à faire lire son tapuscrit par un œil extérieur, procéder à des corrections attentives et soignées, juger son œuvre avec un regard très critique afin d’offrir aux lecteurs un produit de qualité. Puis, il opèrera la mise en page, le graphisme, etc. avec le même soin et la même rigueur.

Les + :

  • Une aide parfois indispensable.

Les – :

  • Des coûts parfois importants selon les besoins.

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